Ce matin, accompagné par un guide fort sympathique, nous visitons Fort Cochin et Mattancherry. Nous commençons par la découverte du Palais Hollandais, Dutch Palace, construit par les Portugais en 1555 et offert au Raja de Cochin en geste de bonne volonté.
Puis nous nous rendons au cœur du quartier de Mattancherry pour voir la Synagogue Pardesi (Jewish Synagogue) qui fut construite en 1568 et détruite par les Portugais en 1662. Elle a été reconstruite deux ans plus tard quand les Néerlandais ont pris Fort Cochin. Cette vénérable synagogue est la plus ancienne d’Inde, elle est splendidement éclairée par des lustres venant de Belgique ou de Murano et des lampes en verre. Les photos sont malheureusement interdites! Une communauté juive très ancienne vit à Cochin, mais elle ne se compose plus que de sept membres. Il n’y a plus de rabbin et pour les cérémonies, on fait appel à des touristes juifs de passage. Nous nous baladons dans Jew Town, le quartier juif à l’architecture et à l’atmosphère bien caractéristiques.
Nous descendons Bazar Road, le paradis de l’attrape touriste. Certaines façades arborent le svastika symbole religieux de l’inde, d’autres linteaux arborent l’étoile de David. Le vieux Kochi à un charme indéfinissable et rare.
La découverte de la ville continue par la visite de l’église Saint François (Saint Francis Church), qu’on dit être la plus ancienne église chrétienne en Inde. Elle fut construite par les Européens au XVI ème siècle. Vasco de Gama est mort de la malaria à Cochin en 1524 et a été enterré pendant 14 ans dans cette église avant que sa dépouille ne soit ramenée à Lisbonne. Pendant l’office, un ingénieux système de ventilation avec d’énormes éventails manipulés par des cordes depuis l’extérieur de l’église permettait de rafraîchir les fidèles.
En fin d’après midi nous allons voir une représentation de Kathakali. Le maquillage des artistes auquel nous pouvons assister dure environ une heure. Dans le théâtre Kathakali seuls les acteurs masculins sont admis sur scène, ils jouent également les rôles féminins. C’est une scène du Ravajana qui est jouée ce soir par deux acteurs qui sont accompagnés d’un chanteur et de deux percussionnistes. Les dialogues ne passent qu’à travers les mimiques et une gestuelle extrêmement codifiée dont tout le monde comprend la signification. Mais pour un européen, c’est assez obscur! Après cette épopée divine nous dînons en ville sur une terrasse au frais.
Riche de son passé historique la ville de Cochin reflète l’éclectisme du Kerala. La diversité des styles , d’ambiances et de cultures (chrétiens, juifs, hindous…) est fascinante!