Le Mékong, fleuve aux neufs dragons

P1050868Toujours accompagnés par Than, nous quittons Saigon pour le delta du Mékong. A perte de vue la route est bordée de rizières d’un vert que tout anglais envierait ! A l’arrière de la rizière, les maisons entourées d’une végétation luxuriante faite de cocotiers, bananiers, palmiers. Le paysage est vraiment superbe.

P1050728IMG_9849Ce qui nous étonne, ce sont toutes ces petites tombes au milieu des rizières !! Ici, les morts dorment de leur dernier sommeil dans la terre que de leur vivant ils ont labourée, dans le paysage qui leur était familier. D’où ces tombes partout au milieu des rizières. Selon la coutume vietnamienne  le corps du défunt est enterré deux fois. En effet, 3 ans après la mort, on déterre le cadavre, on nettoie les os et on le ré-enterre. Si la première inhumation n’a pas pu se faire dans le village des ancêtres de la famille, on s’arrange pour que les os puissent être enterrés dans le village des ancêtres.

IMG_9673

mekong2Le delta doit son nom au fleuve Mékong qui, ici au Vietnam, se divise en deux branches principales: le Tiền Giang (fleuve à l’avant) et le Hậu Giang (fleuve à l’arrière) ; celles-ci entrent en mer de Chine méridionale par neuf estuaires, expliquant ainsi le nom vietnamien pour le fleuve, Sông Cửu Long (fleuve des neuf dragons). Il se divise en multiples canaux et arroyos (cours d’eau temporaire qui se remplissent  lorsqu’il pleut), ce qui donne l’impression que ses eaux brunes chargées d’alluvions partent dans toutes les directions! Ici, on ne marche pas, on navigue !!

Dans ce monde aquatique, bateaux, maisons et marchés flottent sur un réseau sans fin de rivières, de canaux et de cours d’eau. Luttant contre la nature et les saisons, la population produit ici l’une des plus abondantes récoltes de riz au monde. Essentiellement rurale, la région est l’une des plus densément peuplées du pays et le moindre lopin de terre y est cultivé.

Nous embarquons vers 12h.00 à Cai Be sur le Bassac II. Ce bateau  est entièrement construit en bois, dans une coque de gỗ sao, l’essence vietnamienne traditionnellement employée pour les bateaux de qualité. Le Bassac peut accueillir 24 passagers dans 12 cabines et a un très grand pont supérieur couvert d’un roof en bois et treillis de bambou pour les repas. Il est construit selon la tradition des chalands à riz du delta du Mékong. La cabine est exiguë avec deux lits et un petit cabinet de toilette avec douche. A bord nous ne sommes que onze passagers : trois couples français, un couple australien et trois  anglais.

Le bateau s’engage dans le canal de Cho Lach. Tout en déjeunant, nous observons le trafic fluvial, l’artisanat et la vie au bord du fleuve. Dans l’après-midi nous faisons une halte et descendons à terre pour une visite de jardins fruitiers (papayer, jacquier…). Une dégustation nous attend chez de charmants agriculteurs. La promenade dans ce verger luxuriant est très agréable. C’est un havre de paix, tout en couleurs où la nature est reine.

IMG_9612La navigation sur le Mékong est très agréable et permet d’observer – sur les berges ou sur l’eau – les conditions de vie des habitants du delta qui, pour les occidentaux que nous sommes, nous paraissent très précaires, c’est le moins qu’on puisse dire. P1050848Et pourtant, ces gens-là nous sourient, nous saluent ou tout simplement poursuivent leur activité. C’est une succession de « maisons » sur pilotis, avec des toits en tôle, soumises aux caprices du fleuve. Notez la couleur typique du Mékong dans la région du delta : boueuse avec plein de jacinthes d’eau.

Le Bassac jette l’ancre à Tra On pour la nuit. Nous dînons à bord de succulents fruits de mer !

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