Certains noms sont injustement oubliés de l’histoire. Ainsi, qui se souvient aujourd’hui que le site d’Angkor fut découvert en 1858 par l’explorateur français Henri Mouhot? Parti seul, il parcouru de vastes régions du Siam, du Laos et du Cambodge où il découvrit avec stupéfaction les ruines d’Angkor, endormies sous l’épaisse végétation tropicale. Fasciné par la beauté de cette ville peuplée de secrets et de légendes, il se passionna pour ce «Versailles» des Khmers. Aucune autre aventure d’explorateur français du 19° siècle n’eut un tel impact sur l’imagination populaire, à tel point qu’une fois la population sensibilisée, le gouvernement fut alerté et devint conscient d’une nécessité : sauvegarder ces ruines grandioses.

Angkor, inscrit aujourd’hui au patrimoine mondial de l’Unesco, a bien sûr souffert des ravages de la guerre, des pillages et souffre encore aujourd’hui de l’affluence touristique. Mais les organes d’Etat et le soutien international aident grandement à la préservation de ce trésor inestimable.

Après un petit déjeuner rapide, nous partons à 7h, tant qu’il fait encore bon, avec notre guide cambodgien pour la visite d’Angkor Thom, le plus grand site dans le parc archéologique d’Angkor; le nom Angkor Thom signifie la grande cité. C’est une immense ville entourée d’un fossé qui fut la dernière grande capitale de l’empire Angkorien. Elle comprend un ensemble de plusieurs monuments: les tours Suor Prasat, Preah Pithu, le Palais Royal, le temple Baphuon, les terrasses des éléphants et du roi lépreux et surtout le magnifique Temple Bayon.

Lorsque le roi kmher Jayavarman VII eu vaincu les envahisseurs Cham en 1181, il fit bâtir Angkor Thom comme nouvelle capitale. Pour entrer dans la ville, il faut passer par l’une des grandes portes d’entrée se situant à chacun des quatre points cardinaux. Chaque porte est surmontée de quatre faces géantes, et les ponts menant aux portes sont bordés de statues de dieux et d’esprits. C’est à Angkor Thom que se trouve le célèbre temple du Bayon. Nous commençons notre visite en entrant par le portail sud.

Au bout d’une longue avenue bordée d’arbres, nous apercevons la porte: une arche de 23 m de haut, surmontée d’un mystérieux personnage à quatre visages et coiffé d’une tiare de pierre.

De chaque côté du pont franchissant les douves, 54 statues de géants soutiennent le nâga sacré: c’est le barattage de la mer de lait, l’amritamanthana. Ce mythe hindou représente les dieux (Deva) et les démons (Asura) en lutte pour la maîtrise du monde.

En franchissant le porche, on pénètre dans la vaste ville royale, centre du site archéologique et apothéose de l’ère angkorienne. C’est ici que commence notre visite d’Angkor Thom, la dernière cité royale de l’empire Khmer.

Nous nous rendons à pied au fameux Bayon, le temple central de l’ancienne ville d’Angkor Thom, capitale des souverains khmers. Il est composé de 54 gigantesques tours présentant chacune quatre visages d’Avalokitésvara, divinité incarnant la compassion, une des qualités majeures de Bouddha. Chacune des quatre faces mesure 4 mètres de haut et est orientée vers un des quatre points cardinaux. Les visages ont tous le même sourire étrange et les yeux fermés, créant une figure mystérieuse et sereine, représentant un état de paix intérieure, et peut-être un état de Nirvana. Les immenses visages de pierre énigmatiques du Bayon sont devenus un emblème de l’ancien royaume khmer.

Ce site est tout simplement merveilleux et envoûtant !

La terrasse des Eléphants que nous allons voir ensuite mesure 300 mètres de long et est ornée des sculptures d’ éléphants et de garudas. Elle accueillait les fastes des audiences royales et les cérémonies publiques. On imagine le roi Jayavarman VII regardant défiler son armée victorieuse de retour de la guerre contre les Chams.

La terrasse du roi Lépreux  se situe à l’extrémité nord de la Terrasse des Eléphants. Elle est entièrement ornée de bas-reliefs très ouvragés représentant le panthéon hindouiste: on y voit des nagas, des démons et  plusieurs admirables figures sculptées d’Apsaras, nymphes célestes d’une grande beauté.

Ces visites se font sous un soleil de plomb, il y a très peu de zones d’ombre, nous avons soif et la pause de midi que nous savourons dans un restaurant sur le site même est la bienvenue. Notre guide cambodgien parle le français avec un accent qui demande une grande concentration et les histoires des dieux du panthéon hindous, avec les nombreuses réincarnations et avatars, ne sont pas des plus simples. Le repos est bien mérité, nous avons besoin de recharger nos batteries avec un menu cambodgien et deux bières!

L’après midi est consacré au merveilleux temple d’Angkor Vat, patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, avec ses tours élancées et ses incroyables bas reliefs. C’est un des monuments les plus extraordinaires jamais conçu par l’esprit humain. Il fut érigé au XII ème siècle par Suryavarman II et fut d’abord dédié au culte des rois et au dieu hindou Vishnou avant de devenir bouddhiste au XVIe siècle.

Avant de grimper dans les galeries, nous nous attardons sur l’immense bas-relief sculpté dans le grès. Cette formidable BD tapissant les murs des galeries latérales était destinée à l’instruction du peuple. Sur 600 mètres de long sont illustrées les épopées du Mahabharata et du Ramayana, les faits de guerre du roi Suryavarman II, le Ciel et les Enfers. Epoustouflant !!! On reste sans voix devant la grande finesse d’exécution!

La galerie centrale est un sanctuaire appelé Bakan. Des escaliers abrupts doivent être escaladés, symbolisant la difficulté de pénétrer dans le Royaume des Dieux. Les trois principales galeries sont ornées de bas-reliefs représentant environ 2000 Apsaras aux positions toujours différentes, de tableaux de conquêtes militaires, de scènes religieuses, des scènes de la Cour Royale et de la vie quotidienne des paysans.

Angkor Vat figure sur le drapeau national du Cambodge et sur les billets de banque. C’est le temple le plus impressionnant, le meilleur exemple du raffinement architectural Khmer et qui symbolise la nation cambodgienne. Majestueux, mystérieux, grandiose, époustouflant, harmonieux, magique… sont autant d’adjectifs  caractéristiques d’Angkor Vat!

Notre visite se termine pour aujourd’hui, nous frisons l’overdose de divinités et les bières que nous avons bues à midi ainsi que la chaleur de plus en plus torride se font sentir. Vers 15h, cuits par la chaleur écrasante (39°), nous allons nous rafraîchir et nous détendre à la piscine. Un régal !

Le soir nous sortons en tuk tuk pour découvrir Siem Reap (prononcez « sim rip »). Le centre-ville a conservé un certain charme avec ses anciennes maisons de négoce françaises, ses boulevards arborés et une rivière paresseuse. Mais la localité est vraiment très touristique. Les habitants bénéficient de cette nouvelle prospérité. Après tant de souffrances, les Khmers connaissent enfin des jours meilleurs.

Nous déambulons dans Pub Street, beaucoup de monde, très touristique, et allons dîner au restaurant « Angkor Palm ». Au menu dégustation: Salade de mangues vertes, spring rolls, Amok de poisson, ribs de porc caramélisés, liseron d’eau et riz parfumé. Succulent! La cuisine cambodgienne nous plait beaucoup !