Monument Valley, au pays des Navajos

2005 californie Monument Valley (29)

Aujourd’hui nous partons pour Monument Valley sur les traces de John Wayne et de bien d’autres mythes du cinéma américain.

wayne2Faut-il essayer de décrire Monument Valley, quand le site a été la scène de tant de longs métrages et de clips publicitaires. Le premier film tourné ici fut la Che­vauchée Fantastique (Stagecoach), de John Ford, qui contribua à rendre John Wayne célèbre, dès 1938. Depuis, y furent notamment tournés les célèbres  » Il était une fois dans l’Ouest « , de Sergio Leone, avec Henri Fonda et Charles Bronson et  » La Prisonnière du Désert « , de John Ford avec John Wayne et Na­talie Wood. Depuis quelques années, on y filme de nombreux spots publicitaires : la pureté dépouillée du décor, les couleurs chaudes, l’image de l’Ouest américain mettent les produits en valeur.

monument valleyPour le monde entier, Monument Valley est un symbole. C’est si vrai que lorsqu’on vient de l’est, par l’US 163, en voyant se profiler au loin la ligne des buttes et des mesas, on jubile : « Ça y est ! Je suis en Amérique ! ».

Lors de l’orogenèse des Rocheuses, sous la pression horizontale, le grès dur du Plateau du Colorado se cambre légèrement. En plusieurs endroits, des collines se forment. Pour compenser le manque d’élasticité de la roche, de profondes fissu­res s’ouvrent, plus larges en haut qu’au fond. Le ravinement les travaille, les élargit : elles deviennent crevasses, puis passages.

Comme aucun ruisseau notable ne rassemble tous ces canaux, un lacis se forme. Protégé par une couche supérieure dure, le grès ne s’use que par l’écroulement progressif des falaises. En dessous, une épaisse couche de molasses argileuses, plus tendre, forme des pentes et sape la base du grès. La plaine au pied des mesas est constituée d’une autre couche dure que le ravinement n’a pas encore entamée. Le bord vertical du grès résiste longtemps, puis c’est tout un pan qui se détache, s’effondre et se brise en blocs de toutes tailles. Dans ce climat sec, le réseau de ruisselets intermittents évide le Plateau en mesas, qui se réduisent en buttes. Les buttes se transforment en flèches, les flèches en esquilles, les esquilles en sable, dont le vent fait des dunes lorsqu’il rencontre un obstacle.

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Le Monument Valley Navajo Tribal Park est géré par les indiens navajos dont c’est le territoire. Aussi l’entrée du parc échappe-t-il au contrôle de l’état. Ceci explique que le pass que nous avons acquis en début de séjour, et que nous avons déjà largement rentabilisé, ne vaut pas ici. C’est 5 USD par personne pour l’entrée. Cela les vaut bien. Nous empruntons alors une piste de terre qui ser­pente entre ces étonnants rochers sur une vingtaine de miles. Partis sous un ciel gris, le soleil daignera faire son apparition. Deux belles heures de balades, d’arrêts, de photos. Chantal achète quelques babioles à l’un des nombreux stands de Navajos Jewelries.

Puis nous repartons en direction de Cameron où nous couchons pour assez cher ! Le repas à l’unique resto, s’il n’est pas cher, ne rattrape rien : côte de veau hachée avec sauce brune, ratafia navajo, le tout servi, certes en quantité, par des navajos peu souriants  et même assez antipathiques.

Ces Navajos, nous les avons vus sur leur territoire. Peu aimables, assez pauvres, ils vivent dans des trailers, dans un bordel indescriptible. On a vraiment l’impression que ce sont les laissés-pour-compte de la glorieuse civilisation amé­ricaine.

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