Bordée par la Birmanie et le Laos, le célèbre triangle d’or que nous visitons aujourd’hui, abrite des ethnies montagnardes aux costumes colorés. Nous avons prévu une halte dans une réserve où habitent différentes tribus. Chaque ethnie possède sa langue, ses coutumes, son style vestimentaire et ses croyances. Ce sont en majorité des peuples d’origine semi-nomade venus du Tibet, de Birmanie, de Chine ou du Laos. En Thaïlande les ethnies les plus importantes sont les Hmongs, les Karens, les Lisus, les Yaos, les Méos et les Akhas.
Les Padongs ou Long Neck qui appartiennent à l’ethnie Karen vivent également dans le village que nous allons voir. Il est aménagé pour recevoir les touristes venus de loin pour voir de près les « femmes girafes », qui portent des colliers en cuivre allongeant leur cou. Avant ce voyage, nous les avions vues dans des livres ou des documentaires mais nous y sommes, et c’est impressionnant de les voir.
Ce petit village abrite aussi des Lahus, (les femmes aux longues oreilles percées) et des Akhas.
Toutes ces femmes gagnent leur vie grâce aux quelques touristes qui viennent visiter leur village. Elles filent, tissent des foulards et vendent quelques bijoux. Ce n’est pas un zoo humain, ou tout du moins, cela dépend de l’attitude des visiteurs. C’est une activité dont elles ont impérativement besoin. C’est là la seule activité que les Thaïlandais leur autorisent. C’est touristique mais nous avons la chance d’y être seuls et de pouvoir faire nos photos tranquillement.
A l’entrée du village, il faut passer sous une porte faite de morceaux de bois et juste à coté il y a quatre statues animistes, les hommes sont représentés avec un sexe de belle taille !
Derrière la ruelle avec les stands d’artisanat, on aperçoit l’habitat local. Les maisons sont sur pilotis pour loger les poules en dessous et sont couvertes de toits de feuilles de palmier.
Les femmes portent des vêtements riches et colorés et les enfants s’amusent avec un pneu et une vielle pompe à vélo. Bien sur quelques petits achats s’imposent pour les soutenir. L’une des petites vendeuses est particulièrement charmante et sait y faire pour motiver les farengs que nous sommes !
Prochain arrêt dans le temple Wathampla Maesai où vivent des singes qui courent partout et se chamaillent.
Ici aussi, des grandes statues animistes montrant des voleurs : grandes mains, des gens ayant mal parlé : petite bouche comme une épingle et une femme ayant trompé son mari qui doit grimper à un arbre à épines avec un chien qui lui mord les mollets ! Les statues sont très naïves mais impres-sionnantes.
Nous arrivons maintenant à Sop Ruak et au triangle d’or, la région mythique à la pointe septentrionale de la Thaïlande. Le Triangle d’Or est l’endroit où se rejoignent la Thaïlande, le Laos et la Birmanie de part et d’autres du Mékong. A Sop Ruak, on peut photographier le point de rencontre des trois pays. Région de fantasmes depuis les années 50 car il s’agissait d’une importante plaque tournante du trafic d’opium, le Myanmar étant un des principaux producteurs au monde. Environ la moitié de l’opium illicite consommé dans le monde vient de là. Même si la politique anti-drogue du gouvernement thaïlandais s’est renforcée (il n’y a plus de champ d’opium ici depuis 1965), il est conseillé d’éviter cette zone si l’on n’est pas accompagné d’un guide. Le banditisme s’exerce toujours et les contrôles de la police sont nombreux dans toute la région!
Nous y visitons le temple Phra tat pukhao (aux nagas) puis le musée de l’opium. Poursuite par une petite balade sur le Mékong où nous naviguons dans un longtail entre le Laos, la Birmanie, la Thaïlande. La police des frontières a enregistré et gardé nos passeports pour être sûre que nous reviendrons en Thaïlande ! Beaucoup de Thaïs passent le Mékong et vont au Laos sur l’autre rive pour jouer au Casino tenu par des chinois, bien sûr !
Il est l’heure de déjeuner et nous faisons une pause à Chiang Saen dans un restaurant connu de notre chauffeur. Nous y dégustons ensembles la spécialité locale, le poisson chat du Mékong dans une soupe de citronnelle et grillé à l’ail……..délicieux !!!!
Située au bord du Mékong, la petite ville de Chiang Saen surprend par son atmosphère tranquille. Difficile d’imaginer l’importance que cette modeste bourgade revêtit dans le passé : de ses 140 temples ne subsistent plus que quelques chedis en ruine, et seuls ses remparts, restaurés, témoignent un peu de son ancienne puissance.
Le marché local nous réserve quelques belles surprises : œufs de fourmis de terre, larves grillées, criquets et blattes grillés, énormes grenouilles rôties qui se mangent entièrement, têtes de porcs, boudin de porc, pattes de coq grillées, brochettes d’œuf avec coquille, viscères de poulet, poissons chat, poisson séché, œufs roses et beaucoup d’herbes inconnues chez nous. Les œufs roses : Je vous rassure ce ne sont pas des œufs de flamands roses ou encore d’extraterrestres. Ce sont bien des œufs de poules mais des poules nourries avec de la pâte de crevettes. Ils sont ensuite laissés à macérer pendant plusieurs semaines dans du sel. A la sortie, ils sont roses et à l’intérieur et bien ça ressemble à des œufs de cent ans comme en Chine. Le goût est forcément particulier mais ça se mange sans problème. Une bien belle visite…….nous étions les seuls touristes !
Petite pause photo devant le chedi en ruine de Chiang Saen. Un moine en robe safranée nous aborde et demande si nous pouvons l’emmener jusqu’à Chiang Rai. Nai descend en vitesse pour lui céder la place à l’avant et nous voilà partis pour une heure de route avec notre moine que nous déposerons devant un temple à Chiang Rai !
Ce soir, nous allons faire quelques achats au Night market de Chiang Rai car Gérard n’a plus rien à se mettre, un achat de T-shirts s’impose ! Belle ambiance et beaux stands de nourriture. Miammmm………une belle assiette de grillons frits !