Cap sur Chiang Rai

Il est 6h du matin, nous attendons le passage des moines qui viennent quêter les offrandes de riz, fruits, viande etc. La quête matinale des moines est une tradition ancrée dans la culture bouddhiste (notamment le bouddhisme «Theravāda», la plus ancienne branche pratiquée essentiellement en Asie du Sud-Est). Les offrandes, souvent du riz gluant, constituent la seule source de nourriture des moines, qui ne vivent que d’aumônes. Les dons collectés étant généralement supérieurs à leurs besoins journaliers, le surplus est ensuite redistribué aux plus pauvres et même aux animaux.

Les bouddhistes ne perçoivent pas ce geste comme de la charité à proprement parler : il s’agit, pour le fidèle, d’élever et de purifier son âme à travers un acte de générosité. Les moines, quant à eux, confrontés à leur vœu de pauvreté, en tirent de l’humilité – une quête qui forge d’ailleurs leur quotidien.

Après 30’ d’attente, ils arrivent en file indienne, le plus petit moinillon ferme la marche. Il y en a une dizaine, ils se mettent en ligne devant le resto de l’hôtel et deux femmes viennent leur distribuer la nourriture qu’elles déposent dans les grands bols qu’ils tiennent devant eux. L’âge des moines va de 50 à 10 ans environs. Lorsqu’ils ont reçu leur ration, les moines se mettent à réciter une incantation tandis que les deux femmes se prosternent. C’est coloré et une fois de plus on ressent une intense ferveur et beaucoup de respect. ! Les femmes ne doivent en aucun cas les toucher ou leur tendre quelque chose, les contacts étant en effet strictement interdits par la religion.14_Chiang_Rai_03_Wat_Phra_Lampang_Luang (142)

14_Chiang_Rai_05_enRoute (22)Apres le petit déjeuner, nous partons pour Lampang à 250km. La route est longue et assez monotone ! Lorsque nous entrons dans le district de Lampang, un poste de police arrête les véhicules. Notre contrôle est très court, il a suffit a notre chauffeur de donner un sac de pastèques aux policiers pour que nous puissions passer…..!!!!

A 20 km de Lampang, nous découvrons le temple  de même nom, le Wat Phra Lampang Luang. C’est incontestablement l’un des plus beaux temples de Thaïlande. La plupart des bâtiments de style Lan Na datent du XVe siècle. Deux lions gardent l’entrée de l’escalier qui monte à l’assaut de ce vénérable monastère tandis que les effrayants naga font office de rampes. Dans l’enceinte, plusieurs pavillons en bois, dont le principal avec sa somptueuse toiture à triple pente, se serrent autour d’un monumental chedi.

14_Chiang_Rai_03_Wat_Phra_Lampang_Luang (45)Le grand chedî de 45 mètres est couvert de feuilles de cuivre et de bronze oxydées par les années et sa pointe est recouverte d’or. Il abrite même un cheveu de l’Eveillé !

L’harmonie architecturale du temple de Lampang en émerveillera plus d’un. C’est dimanche et il y a beaucoup de fidèles venus prier. Ils allument trois petits cierges sur lesquels ils écrivent leurs souhaits, tournent trois fois autour du chedi en priant ou font des offrandes de fleurs. Nai en profite aussi pour faire ses trois tours de chedi pendant que nous prenons nos photos.

Dans la cour, un tout petit bâtiment blanc, le Ho Phra Phuttabat abrite une empreinte de Bouddha et est interdit aux femmes… ! Beaucoup de ferveur dans ce temple.

Nous traversons quelques quartier de Lampang en calèche afin de nous rendre au Temple de la Dame à la Pastèque, le Wat Phra Keo Don Tao, superbe !

14_Chiang_Rai_04_Wat_Phra_Keo_Don_Tao (22)Ce temple historique, fut le lieu de conservation du Bouddha d’Emeraude que nous avons vu à Bangkok. Les structures de ce vaste temple, comprennent un grand Chedi contenant un cheveu de Bouddha (encore !), un Mondop de style birman (bâtiment carré ouvert utilisé pour loger les textes ou les objets religieux) et un ancien Wihaan (salle de prière) abritant un Bouddha couché. Il y a un petit joyau dans cet ensemble, le vihaan, datant du 18ème siècle, orné de milliers de fragments de nacre, porcelaine et émail.

Nous reprenons la route et nous arrêtons dans une gargote pour manger. Rapide nettoyage de la table et on nous sert du riz avec du bœuf sauté et un œuf au plat accompagné d’un bouillon au cerfeuil.. Le tout préparé devant nous par la cuisinière……on ferme les yeux pour l’hygiène de la planche à découper ! C’est un peu sec mais pas mauvais. Nai prend une soupe avec des nouilles et des boulettes de viande. Le boui boui est tenu par une chinoise de 63 ans qui a 15 frères et sœurs !!!! et son mari de 73 ans. Ils s’installent à table avec Nai pour papoter et veulent que nous prenions des photos. Ils sont sympas et très souriants !

Apres ce repas, nous nous rendons chez Nai, elle est de Lampang. Nous allons déposer les pastèques et tous les autres achats qu’elle a fait en cours de route. Sa mère, son mari et ses trois filles sont là. La maman tient une épicerie en bord de route, les fillettes sont mignonnes et son mari chinois semble assez gêné surtout lorsqu’elle lui tend la rose en chocolat qu’elle lui a apporté car c’est la Saint Valentin aujourd’hui. Pas de grosses effusions entre les membres de la famille. La maman de Nai nous offre des bananes et notre guide et notre chauffeur ont droit à des sachets de nourriture qu’elle a préparés pour leur repas du soir.

Encore une fois, une longue route nous attend, nous faisons une pause au bord d’un grand lac et arrivons peu avant la fermeture au temple blanc, le Wat Rong Khun.14_Chiang_Rai_06_Wat_Rong_Khun (42)

220px-Chalermchai_Kositpipat_at_Wat_Rong_Khun_2007-05-15Situé à 13 km au sud de Chiang Rai, ce temple est très récent, sa construction à débuté en 1998. C’est l’œuvre de Chalermchai Kositpipat, un artiste thaï. On le croirait fait de porcelaine blanche, il est en rupture totale avec les temples classiques. Sa blancheur symbolise la pureté du bouddhisme et l’incrustation de morceaux de miroir représente la réflexion de l’illumination.

Les sculptures autour du temple semblent sorties d’un film fantastique. Au pied du pont qui mène au bâtiment principal, un bassin rempli de mains semblant s’échapper du sol symbolisent l’enfer et ceux qui tentent d’échapper à cette vie infernale.

Un tremblement de terre d’une magnitude de 6,2 survenu en mai 2014, a partiellement endommagé le temple. L’artiste se consacre depuis à réparer les parties endommagées par le séisme : la façade du temple, son carrelage, ainsi que les peintures murales.

C’est un ensemble vraiment délirant, c’est l’œuvre d’un artiste mais c’est un temple sans âme. Ici, pas de moines, pas de fidèles qui prient ou font des offrandes mais beaucoup de touristes. Gérard a avoué qu’il n’aimait pas trop ce qui vexé Nai !!!! Elle n’a pas apprécié qu’il puisse ne pas aimer cette ‘merveille’. Original pour les uns, kitsch et surchargé pour les autres, on comprend les deux points de vue……surtout le deuxième!

Nous arrivons crevés à l’hôtel Laluna de Chiang Rai. Magnifique jardin, joli bungalow et très belle piscine. Quelques instants de calme !

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