Nous y sommes allés une semaine en mai 2016 pour chercher une fin de printemps digne de ce nom et sommes tombés sous le charme. Valencia a le tempérament d’une grande cité méditerranéenne, agréable par la douceur de son climat et la lumière qui la baigne. Moins grande que Madrid ou Barcelone, elle invite à se promener tranquillement dans ses rues anciennes, à contempler ses superbes bâtiments historiques et à déguster une agua di Valencia sur une place de la vieille ville.

Fondée par les Grecs, Valence fut carthaginoise, romaine, wisigothique et arabe. Le centre historique a beaucoup souffert de destructions et de bombardements au cours du XXe siècle et pendant la guerre civile, les troupes républicaines s’y étaient installées.

Mais après les années 1960, Valence a retrouvé le chemin de la prospérité, c’est une ville en pleine modernisation. Une coulée verte la traverse désormais d’est en ouest, déroulant jardins et parcs de loisirs, et la remarquable Cité des Arts et des Sciences met Valence à l’avant-garde de l’architecture contemporaine. A l’occasion de l’America’s Cup en 2007, le quartier portuaire fut entièrement réhabilité et redonne à la cité son ouverture sur la mer.

Le centre historique témoigne de l’essor de la ville au 15e s. Sur la plaza de la Reina, s’élèvent la cathédrale, dont la façade principale est un chef-d’oeuvre baroque, et la basilique Nuestra Señora de los Desamparados. Ne manquez pas le Palais gothique de la Generalitat, les tours de Serranos, vestiges de la muraille de la ville, la Lonja, ancienne bourse du commerce et le splendide palais du marquis de Dos Aguas.

La cathédrale, construite sur le site d’une ancienne mosquée, possède trois portes de styles différents : la façade en demi-cercle est baroque, le portail au sud Puerta del Palau est roman et, au nord, la porte des Apôtres est gothique. On dit que c’est ici dans la chapelle du Santo Cáliz, qu’est gardé le Saint Graal, la coupe dans laquelle Jésus aurait célébré l’eucharistie lors de la dernière cène.

Tous les jeudis à midi, le « tribunal des Eaux » (tribunal de las Aguas) se réunit devant la porte des Apôtres. Il s’agit d’un tribunal civil et administratif qui se tient sur la voie publique. Il est en charge de régler les litiges liés à l’irrigation des terres de la Huerta. La sentence, qui est sans appel, est rendue oralement. S’il est vrai que de nos jours le tribunal des Eaux n’a plus l’occasion de régler les litiges, il n’en demeure pas moins la mémoire de cette région agricole.

A l’intérieur de la cathédrale, un escalier en colimaçon mène à la terrasse d’où on peut admirer la ville et le clocher – le miguelete qui n’est autre que l’ancien minaret. Cette haute tour est le symbole de Valence. Du haut de son escalier aux 205 marches qui ont mis les genoux de Gérard à rude épreuve, la vue sur les sites de la vieille ville, les coupoles bleues des églises, les portes de la ville et la place ronde est magnifique. L’effort en vaut la peine, car le panorama est superbe !

La Basilica de la Virgen de los Desamparados, consacrée à la sainte patronne de Valence, elle est située sur la Plaza de la Virgen, juste à côté de la cathédrale. La basilique, construite durant la seconde moitié du XVIIe siècle, est de style baroque. Pendant la fête des Fallas, elle se couvre de fleurs en offrande à la Vierge.

L’église de Santa Catalina est l’une des plus anciennes de Valence. Elle a été construite après la Reconquête sur les fondations d’une ancienne mosquée, en plein coeur du centre historique de Valence. Elle est à signaler pour son clocher baroque qui se voit surtout de la plaza de la Reina et de la calle de la Paz. La tour de Santa Catalina sert d’entrée au fameux quartier du Mercat.

La Lonja de la seda, bourse de commerce, a été construite au XVème siècle à la demande des marchands de soie. Sa façade d’un gothique flamboyant, dominée par une tour, est couronnée d’une arête crénelé orné de gargouilles. L’opulente Valence soignait l’architecture de ses édifices !

Dans l’ancienne salle du négoce, les hautes voûtes en ogives sont supportées par d’élégantes colonnes torsadées. C’est un édifice emblématique du siècle d’or valencien.

Le jardin, est appelé le  » Patio des Orangers « .

La plaza de la Virgen, lieu incontournable, rassemble plusieurs monuments emblématiques de la ville, comme la cathédrale, le Miguelete et la basilique Notre-Dame des Désemparés. C’est aussi un site indissociable des traditions valenciennes. Mais la plaza de la Virgen est surtout un lieu de rencontre et de passage incessant, où se croisent touristes et voisins de tous les âges dans une ébullition permanente.

Le palais du marquis de Dos Aguas, ce surprenant édifice est le siège du Musée national de la Céramique. Le maître d’œuvre a créé un délirant encadrement de porte en albâtre, sculpté de motifs végétaux et humanoïdes. Les motifs de décoration symbolisent les deux grands fleuves (dos Aguas) de la communauté valencienne, le Turia et le Júcar. Au-dessus de la porte, se détache une figure de la Vierge du Rosaire. Cette abondance de décoration montrant la richesse et l’importance des propriétaires du Palais de l’époque, les « Marqueses de dos Aguas ».

Les Torres de Seranos, ces tours sont un bel exemple de l’architecture défensive du XIVe siècle. Avec la démolition des murailles de la ville, elles demeurent isolées. Durant la guerre civile, on y cacha certaines œuvres d’art du musée du Prado de Madrid.

Aujourd’hui les tours de Serranos se visitent : on peut grimper au sommet pour profiter d’un beau panorama sur Valence. C’est également un monument hautement symbolique pour les Valenciens, puisque c’est ici que l’ouverture des Fallas est annoncée chaque année au moment de la crida (le cri).

La nuit à Valencia commence très, très tard. Habituellement les espagnols se rencontrent après le dîner, c’est-à-dire après 22h pour aller boire un verre, profiter des terrasses et des bars particulièrement nombreux et agréables dans la vieille ville.