Jaisalmer, aux portes du désert du Thar

Nous sommes en route pour Jaisalmer, la ville d’or. Il nous faudra la journée pour y arriver, heureusement que les arrêts sont toujours intéressants ! Première halte dans un hôpital pour vaches sacrées blessées ou malades. L’Inde, c’est surpenant !

Dans les villages, partout nous rencontrons des femmes et des fillettes qui travaillent très très dur.  Elles doivent fournir une charge de travail considérable pour nourrir leurs familles.

Le petit village de Kheechan accueille chaque année, jusqu’à 20 000 grues demoiselles qui entreprennent un long périple de plus de 5000 kilomètres depuis la Mongolie, la Chine ou la Serbie pour arriver ici.

Les oiseaux sont attirés par la nourriture mise à leur disposition par les habitants qui sont ravis de la présence de ces oiseaux « porte-bonheur ». D’ici la fin du mois, il ne restera comme trace du passage des élégants échassiers que quelques plumes égarées.

Nous admirons cet étonnant et bruyant rassemblement lorsque soudain, un chien errant vient semer la pagaille et là, l’envol de toutes ces grues est magique !

Enfin, nous arrivons à Sodakor où nous allons nous poser pour deux nuits au Mirvana Nature Ressort. A la place de la tente prévue, on nous a attribué un joli bungalow, nous sommes enchantés ! Dès l’arrivée, Gérard à été coiffé d’un seyant turban rose ! Admirez !

Dans le bungalow voisin loge un militaire portant fièrement son calot rouge et ses décorations. On fait connaissance, c’est un ancien lieutenant colonel de l’armée indienne qui nous raconte avoir été en mission à Bourges en France pour y acheter des missiles !! Il vient ici pour fêter le cinquantenaire de son régiment. Son épouse anglaise vient nous saluer aussi. Les rencontres sont parfois surprenantes !

Comme nous sommes en plein désert, le dîner sur place s’impose. Nous sommes quasiment seuls dans la salle à manger, tous les militaires logeant ici sont allés dîner ailleurs. Le buffet est très bon mais l’ambiance est un peu insolite !!

Ce matin il fait frisquet, nous enfilons nos pulls pour aller à Jaisalmer à 40 Kms de Sodakor. Perdue dans le Nord de l’Inde aux contreforts de la frontière pakistanaise, distante de seulement 100 kilomètres, et aux confins du désert du Thar, Jaisalmer est l’une des principales villes du Rajasthan indien. L’une des plus surprenantes et envoûtantes, aussi… Ses édifices aux tons ocre apparaissent tel un mirage à l’horizon.

Jaisalmer était autrefois une ville riche du fait du passage des caravanes commerciales empruntant la route entre l’Inde et le monde arabe. L’architecture a adopté un mélange de styles rajpoute et moghol. Quatre portes monumentales y donnent accès, Akshya Pol, Suraj Pol, Ganesh Pol, et Hawa Pol, toutes sculptées.

Connu sous le nom de Sonar Quila, le Fort de Jaisalmer  fut construit en grès ce qui, à certaines heures de la journée, lui donne les reflets dorés du désert du Thar qu’il domine. Ce fort est l’un des deux plus anciens du Rajasthan. Il a été, à de nombreuses reprises, assiégé par les Moghols notamment.

Le fort abrite plusieurs monuments remarquables comme le Palais Royal «Raj Mahal» et les temples jaïns. Ces magnifiques temples jaïns sont dédiés à divers ermites ou grands maîtres jaïns. Deux temples seulement sont accessibles aux visiteurs. Ils sont faits de grès jaune comme les autres édifices du fort mais l’intérieur est de marbre blanc délicatement ciselé.

La sculpture du marbre atteint un tel niveau que, certains plafonds pourraient être assimilables à des ouvrages de dentelle. D’innombrables sculptures ornent les murs et les plafonds, représentant des animaux, des personnages ou des danseuses.

Après la visite des temples, Ram nous déniche une terrasse sur le toit d’une maison d’hôtes d’où nous pouvons contempler le paysage et déguster le traditionnel massala chai avant de poursuivre notre visite par la ville basse de Jaisalmer. 

À partir du 17ème siècle, la ville a commencé à s’étendre en dehors du fort pour constituer la ville basse. Marchands, banquiers et notables y ont fait édifier de splendides haveli.

Nous nous perdons volontiers dans le dédale de ruelles étroites et pittoresques. Les boutiques du bazar offrent tout ce que l’on peut attendre d’une ville typique du Rajasthan : épices, étoffes colorées, encens, etc.

De temps en temps, une vache impassible bloque la circulation ou vient perturber la vendeuse de fruits et légumes. Celle-ci ne se gêne pas pour la repousser à grands coups de bâton, malgré tout le respect qu’elle porte à cet animal sacré.

Dans la vielle ville, les musiciens de la caste Bhopa abordent les touristes et leur jouent de suaves mélodies avec leur rawanata, une vielle typique du Rajasthan.

Sourire aux lèvres, les femmes vêtues de leurs habits colorés, essayent de nous vendre quelques fruits ou colifichets et les fillettes quémandent gentiment des dosettes de shampoing. Tout cela reste bon enfant ; la pression exercée sur les touristes étrangers est très supportable.

Le lac Gadi Sagar à l’entrée de Jaisalmer assurait l’alimentation en eau de la ville avant que le canal Indira Gandhi ne prenne le relais. Le lac est entouré de temples et de sanctuaires. C’est un lieu à découvrir, il faut juste ne pas se focaliser sur la couleur de l’eau qui ne donne pas envie de plonger, mais c’est aussi ça l’Inde !

Avant de retourner à Sodakor, Ram nous fait découvrir un tout petit musée privé, le musée du folklore et désert. Ce musée est l’œuvre du sympathique Monsieur Sharma, une mine d’informations sur la culture régionale qu’il a à cœur de promouvoir. Il est bien vieux mais toujours assis dans son fauteuil devant le musée.

C’est son fils parlant un excellent français qui nous guide (not for business) à travers les objets rassemblées: artisanat du désert, instruments de musique, costumes, décorations murales évoquant la richesse des traditions du nord-ouest râjasthâni. On y trouve même un petit autel portatif pour les voyageurs du désert ! C’est une vrai mine de renseignements sur Jaisalmer et la vie dans le désert! Une visite intéressante et bien sympathique !

En fin d’après midi, nous partons en 4×4 vers le désert du Thar à la frontière du Pakistan pour un petit safari coucher de soleil à dos de chameau.

Nous faisons halte dans un petit village, les femmes sont au travail et les enfants accourent pour les photos et les bonbons. Gérard leur prête son appareil pour qu’ils puissent en faire aussi. C’est l’émerveillement, ils sont ravis et le doigt sur le déclencheur ils prennent des photos en rafale !

Au bout de 30 km de piste, un chamelier nous attend pour aller dans les dunes. Elles ne sont pas gigantesques mais la balade est reposante, l’air est pur et nous apprécions le silence !

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