Le Madhya Pradesh signifie « l’état du milieu » ; il est assez représentatif de l’Inde traditionnelle. Les costumes féminins chatoient de couleurs vives, tandis que les murs des maisons se colorent parfois de bleu. Les dalits, au bas de l’échelle des castes, sont encore nombreux à vivre pauvrement. Les femmes, toujours laborieuses, arborent des costumes propres et gais, une certaine élégance chez ces gens aux conditions modestes.
La route pour Orchha n’est pas bien longue (150km). Nous nous arrêtons pour voir une petite fabrique produisant de la mélasse à partir de la canne à sucre. L’écorce sert à chauffer le chaudron où bout le jus de la canne à sucre. Après solidification, la mélasse se transformera en pierres de sucre, qui seront vendues sur les marchés alentour. Intéressant et l’accueil est comme partout souriant !
Peu avant Orchha, nous devons nous arrêter car les barrières de chemin de fer sont baissées. Gérard descend de voiture pour faire quelques photos. Le spectacle vaut le coup d’œil ! A peine la première barrière levée par le préposé aux barrières, toute les motos foncent et se trouvent coincée devant la barrière d’en face qui n’est pas encore levée….et où attendent d’autres motards. Un face à face tonitruant, chacun klaxonne et veut passer…….c’est l’Inde !
Orchha, le site le plus romantique de l’état du Madhya Pradesh est une petite cité qui repose comme hors du temps. Une chose étonne à Orchha : cette toute petite ville paisiblement posée au bord de la rivière Betwa compte un nombre impressionnant de somptueux édifices. Il faut dire que c’était jadis la capitale d’un royaume florissant, celui des Bundelas descendants des rajpoutes de Bénarès.
Trônant au point le plus haut de la colline, le Jahangir Mahal, splendide citadelle ourlée de clochetons, fut bâti pour honorer le grand Moghol du même nom. Ce dernier, ne l’utilisa pourtant qu’une seule fois. Avec ses cent trente-six pièces, sa cour carrée et ses tourelles d’angle, il reste un sommet de l’architecture médiévale islamique. L’une de ses ailes a été transformée en hôtel de charme.
Le deuxième palais, le Rajah Mahal, est orné de magnifiques peintures murales, et renferme un vrai labyrinthe de couloirs et d’escaliers.
Nous montons tout en haut des remparts, d’où la vue domine tout le site, impressionnant! Ensuite, il s’agit de trouver les passages, plutôt abrupts et sombres, pour redescendre !
Mais le charme de cette ville vient sans hésiter de ses habitants. On peut se mêler avec eux et même s’ils sont habitués à voir des touristes, ils sont toujours curieux et s’approchent et discutent avec nous amicalement.
Nous partons à pied à la découverte du marché et des ruelles de la ville. Partout les jeunes nous abordent pour faire des photos ou des selfies. Arrivés devant le temple Ram Radjah nous constatons qu’il est fermé. Les mariés viennent néanmoins se prosterner devant la porte. Beaucoup de dévotion.
Nous reviendrons au temple le lendemain matin car cette fois ci, il est ouvert. Sur la place devant le temple et dans les rues alentour, il y a beaucoup de célébrations (c’est la période des mariages en ce moment), de pèlerins, de sadhus peinturlurés, de promeneurs… enfin beaucoup de monde ! Malheureusement, les photos sont interdites à l’intérieur.
Les mendiants sont particulièrement nombreux aux abords des temples et dans les villes saintes, profitant du nombre et de la générosité des pèlerins et touristes. Pour diverses raisons, certaines personnes ne peuvent bénéficier de l’aide de leur famille et pour survivre, doivent recourir à la mendicité. Il est tout à fait normal pour les indiens de leur donner quelques roupies, d’autant que cela améliore le karma du donateur.
Tout autour de la place du temple et dans les ruelles, il y a des échoppes de babioles, souvenirs et pâtisseries aux amandes etc……
Les « aloo tikki » (beignets de pommes de terre) sont excellents et très épicés !
Nous flânons jusqu’à la rivière Betwa, un affluent de la Yamuna, qui coule au milieu de chaos rocheux. Beaucoup de gens s’y baignent, font leur lessive et …leurs besoins ! Mais il y a du courant, et l’eau paraît assez claire…! Guma notre chauffeur nous à rejoins et prends la pose devant la rivière, c’est pour alimenter son compte facebook !
Nous avons beaucoup aimé cette petite ville. Ici, nous avons pu ressentir l’essence même du pays : ses habitants !