Sur la route vers Ranakpur nous nous arrêtons dans un lieu très insolite : Om Banna Temple, le temple de la moto !!!! Et comme toujours en Inde, il y a une histoire à l’origine du lieu !
Un soir de l’été 1991, Om Singh meurt sur la route en entrant en collision avec un arbre. Il était ivre au guidon de sa Royal Enfield ! Ce sont les mystérieux événements observés les jours suivants qui rendent cette banale histoire unique.
Le soir de l’accident, la police récupère la moto et la ramènent au poste. Dans la nuit suivante, elle disparaît!….pour être retrouvée le lendemain….. à l’endroit de l’accident! Blague de mauvais goût ? Il ne semble pas. On raconte que les nuits qui ont suivi, par on ne sait quel moyen, la moto se retrouvait toujours au pied de ce même arbre, en dépit des chaines qui l’attachaient fermement au commissariat .
Avertis de ces disparitions mystérieuses, les habitants environnants s’en remirent à une explication divine : Om Singh était un dieu! Un lieu sacré lui est depuis dédié; le temple Om Banna. Temple dans lequel on peut admirer l’évasive et évadée Royal Enfield Bullet 350.
Des centaines de croyants viennent quotidiennement prier ce dieu de la moto pour se protéger soi-même et son entourage des accidents de la route et des méfaits de l’alcool.
Nous poursuivons notre route jusqu’à Ranakpur, une incontournable étape lors d’un trajet entre Udaipur et Jodphur. Les fabuleux temples jaïns nous y attendent.
Avec près de quatre millions d’adeptes répartis majoritairement entre le Rajasthan et le Gujarat, le jainisme est une religion philosophique largement minoritaire en Inde. Et pourtant la grandeur et la magnificence des temples jains du Rajasthan qui se situent au Mt Abbou et à Ranakpur, n’évoquent en rien cette modestie des chiffres.
Pour les disciples de cette religion, toute forme de vie est sacrée et doit être traitée avec respect et compassion. Tout un mode de vie fondé sur la non-violence, dont la première déclinaison chez les jaïns a lieu… dans l’assiette. La viande et le poisson sont strictement interdits et toutes les plantes qui poussent sous la terre ne devraient pas non plus finir au menu. Ils ne touchent pas non plus au miel ou à l’alcool. Un jaïn ne doit en principe pas manger après le coucher du soleil car la nuit tombée, les risques de d’avaler un insecte par mégarde sont plus grands !
Le temple d’Adinath que nous allons voir, est le plus imposant temple jaïn d’Inde, un joyau construit au XVe siècle sur près de 50 ans pour le compte d’un riche marchand.
Autant ce temple dédié à Shri Adinath paraît massif à l’extérieur, autant l’intérieur nous époustoufle par son raffinement et sa richesse décorative.
L’air, la lumière et le marbre jouent entre les 1444 piliers et 24 dômes une symphonie éclatante de blancheur.
Imaginez des temples de marbre si finement ciselés que la ressemblance avec la dentelle est flagrante. Rajoutez au fond blanc et lumineux des forêts de piliers hérissés de coupoles, des détails ornementaux s’étalant du sol au plafond, des dédales labyrinthiques imbriqués de divinités oniriques, des détails floraux, des arabesques, des lignes multiformes en veux-tu en voilà.
Ajoutez à ce décor féerique l’odeur des encens, une ambiance d’intense ferveur et les rites des moines et des pèlerins…
La route jusqu’à Udaipur est parsemée de rencontres improbables, de rivières dans lesquelles les familles se baignent et lavent leur linge, de singes et de croisements impossibles avec des bus surchargés.
On s’arrête pour déjeuner dans un petit restaurant de campagne où il y a un buffet pour les touristes. La cuisine végétarienne, convertirait le plus intégriste des carnivores. Elle peut être très stricte, c’est-à-dire sans viande ni poisson ni œuf, et parfois même sans oignon ni ail, considérés comme des excitants. Elle est vraiment excellente !
Dans cette région, nous rencontrons de nombreux paysans travaillant sur des norias mises en mouvement par des zébus et permettant de capter les eaux de la nappe souterraine.
Dans un village, nous croisons une cérémonie de mariage. Nous approchant pour faire quelques photos, les invités nous repèrent et nous incluent gentiment à leur fête. Le mariage hindou est synonyme d’émotion et de retrouvailles entre proches.
Le jeune marié est juché sur un cheval (non, Ram nous dit que c’est une jument car il doit dès le jour du mariage apprendre à maîtriser le féminin !!!!! bof, bof !). La mariée n’est pas présente pour l’instant. La procession va se rendre au domicile des parents de la promise. Les hommes de la famille du marié portant tous un turban orange marchent devant en dansant et les femmes suivent dans leurs saris multicolores.
La coutume d’appliquer des dessins au hénné aux mains est un symbole de satisfaction et de bonheur dans le mariage chez les hindous. Beaucoup de joie et de fierté, notre présence les honore ! Le marié est radieux C’est un moment comme on les aime….c’est l’Inde !
C’est un réel plaisir des yeux que de traverser les villages de cette région. Les couleurs sont éclatantes ! Les hommes portent fièrement leurs moustaches et leurs turbans colorés.
Nous arrivons à Udaipur vers 18h, il fait déjà nuit. A l’hôtel, on nous surclasse et nous attribue une suite gigantesque au milieu de laquelle se trouve une baignoire de belle taille ! Étonnant !