Avant de venir, nous avions de Malaga, l’image d’une ville de passage dépassée par l’afflux de touristes anglais et allemands qui atterrissent ici pour passer une semaine dans les grands complexes de la Costa del Sol, entre mer et golf. Jamais nous n’aurions imaginé que le centre historique de Malaga puisse être aussi beau. C’est agréable de se tromper parfois!

Ayant atterri ici tôt le matin du lundi de Pâques 2006,  nous sommes allés nous perdre dans les ruelles de la ville. L’ambiance andalouse y est forte et visible. Les petites rues sont bordées de maisons dont les balcons si typiques d’Andalousie se touchent presque les uns les autres et les pavés et les couleurs vous plongent en plein romantisme arabo-hispanique. Une douceur et une langueur vous étreignent au fil des balades. Et  Plaza de la Merced, Picasso vous accueillera sur son banc.

Dans les rues principales, il y avait des barrières le long des trottoirs et des tribunes installées un peu partout. Nous avons eu la surpise d’apprendre que cet après-midi aurait lieu la dernière procession des fêtes pascales. Quelle chance!

En effet, dans l’après midi, le centre ville s’enfièvre.  Une longue succession de pénitents, de musiciens, de pleureuses et de porteurs progresse lentement sur les pavés du centre historique, entièrement rendu aux piétons.

Pendant les fêtes de Pâques, 45 confréries défilent avec des autels soutenant des statues du Christ et de la Vierge. Entre six et neuf processions ont lieu chaque jour. Elless débutent en fin d’après-midi et se poursuivent jusque tard dans la nuit, parfois 2 heures ou 3 heures du matin.

Après plusieurs heures – jusqu’à huit heures ! – de marche, les pénitents rejoignent leur point de départ, épuisés et fourbus sous le poids des autels.

Selon le poids de l’autel et le nombre de porteurs, chaque homme soulève entre 20 et 25 kg sur son épaule. Certains se bandent les yeux, tandis que les nazarenos masqués et coiffés d’un chapeau conique , défilent pieds nus. On mesure alors toute la ferveur religieuse et culturelle qui anime toujours les Malaguènes.