Castilla y León, Estramadura: laissez-vous surprendre!

De Madrid, nous mettons cap sur la Castille et León située au nord-ouest de l’Espagne. Cette région ne bénéficie pas d’accès direct à la mer, et c’est certainement ce qui lui a valu de rester préservée, à l’écart d’autres grandes régions touristiques espagnoles. Si vous voulez découvrir l’âme espagnole, la Castille-León est une destination parfaite.

Salamanca (Castilla y León)

C’est à Salamanque que nous nous posons quelques jours pour découvrir les nombreux joyaux de la ville. Son seul nom évoque le siècle d’or, la gloire d’une Espagne rayonnante et érudite.

Cervantès, Calderón, Lope de Vega ont lustré les bancs de son université, l’une des plus anciennes et plus plus prestigieuse d’Europe avec la Sorbonne, Bologne et l’université d’Oxford.

Salamanca est une ville vivante, jeune et animée. Riche par son histoire et sa culture, la ville est inscrite depuis 1988 au Patrimoine mondial de l’Unesco et a reçu le titre de Ville culturelle européenne en 2002. Nichée à 802 m d’altitude, c’est l’une des plus belles villes d’Espagne.

Salamanque déploie ses quartiers monumentaux du pont romain à la porte de Zamora. Palais et édifices religieux jalonnent la cité autour de l’illustre université, dont la splendide façade constitue l’emblème de l’art plateresque.

Sa Plaza Mayor, centre vibrant de la vie salamantine, connaît une animation constante grâce à ses innombrables terrasses de café et aux spectacles qui se tiennent régulièrement dans sa superbe lumière nocturne.

La magnifique cathédrale de Salamanque est formée de deux édifices assemblés. Les constructeurs de la nouvelle cathédrale ont fort heureusement respecté l’ancienne qui se tient à ses côtés. Elle apparaît comme un bon exemple de cathédrale romane, et sa tour-lanterne nervurée, à deux étages de fenêtres, est l’une des plus belles de ce style.

La chapelle de San Martin est décorée de fresques du 13e siècle et le grand retable de l’abside centrale se compose de 53 compartiments aux couleurs étonnamment fraîches et aux détails savoureux.

Vous y verrez les touristes à la recherche d’un astronaute et d’ un singe mangeant une glace! Ceux-ci ont été ajouté dans les motifs floraux lors d’une restauration récente. Quels farceurs ces restaurateurs!

Tournant le dos à l’université, le patio des écoles s’ouvre sur celui des Escuelas Menores, avec au passage un portail Renaissance finement ciselé.

Bordé de flamboyantes arcades typiquement salmantines, le patio dégage une sérénité monastique. Au-dedans comme au-dehors, d’énigmatiques « V » graffités en rouge, à base de sang de taureau, recouvrent les nobles murs : ce sont les « Victor Victoria » honorant depuis le Moyen Age les docteurs nommés à l’université.

L’une des salles de cours, aménagée en musée de l’université, permet de passer en revue les riches enseignements puisés à l’époque dans de vieux traités d’astrologie, de navigation, d’histoire et de médecine.

La Casa de las Conchas, déploie plus de 300 coquilles Saint-Jacques sur toute sa façade. Elles adoucissent un peu la sévérité architecturale de l’ensemble. La présence de ce motif s’explique par le fait que don Rodrigo Arias Maldonado était chevalier de l’ordre militaire de St-Jacques.

Le patio, véritable joyau du gothique isabélin, qui possède une double galerie à arcade ornée de lions et de blasons.La maison abrite aujourd’hui une bibliothèque publique.

Nous avons eu la chance d’être à Salamanca le jour du coup d’envoi de la semaine consacrée à la Feria. Celle ci débute toujours le jour consacré à la célébration de la Virgen de la Vega. Il s’agit de l’une des Saintes Patronnes les plus aimées de la ville et les « Salmantinos » affluent ce jour là à la Catedral Vieja où son image, une statue gracieuse en bronze est assise au centre de l’autel.

Après la belle offrande de fleurs a bien sûr lieu une procession car : que serait une célébration espagnole sans procession ?

Une fois les obligations religieuses respectées, les Salmantinos passent le reste de la semaine à célébrer leur fierté d’être Salmantinos.

Jours et nuits, les places publiques deviennent de véritables scènes de concerts et autres événements en tous genres. C’est par exemple sur la Plaza Mayor qu’ont lieu de nombreux événements culturels aux sein de ses murs baroques.

Salamanca, une ville au charme indéniable!

 

Cáceres (Estramadura)

Notre itinéraire nous mène ensuite vers Cáceres, capitale d’une province agricole, qui possède un remarquable centre historique, dont la visite nous ramène quelques siècles en arrière. Ses murailles arabes défendues par des tours protègent un ensemble de maisons seigneuriales gothiques et renaissance, unique en Espagne par son homogénéité.

Toute la rudesse de vie des anciens chevaliers chrétiens de Cáceres se retrouve dans la sobriété de l’architecture. Seuls quelques détails ornent parfois les façades austères.

Notre sympathique hôtel se trouve au coin de la Plaza Major qui fut construite pour accueillir une foire annuelle qui attirait une foule de gens. Aujourd’hui, c’est le point de rendez-vous des étudiants qui y font la fête jusqu’au petit matin! C’est l’une des plus grandes places d’Espagne.

La Plaza Santa Maria, une place allongée et biscornue au centre de la cité ancienne. De ce lieu, les points de vue sont multiples pour admirer l’élégance des façades ocre qui caractérisent le centre historique de Cáceres.

Trujillo (Estramadura)

Après notre séjour à Caceres, de petites routes nous conduisent à la ville médiévale de Trujillo, où naquirent de nombreux conquistadors, qui y firent construire des palais.

Charme et authenticité sont les maîtres mots de Trujillo. Établie sur une plate-forme granitique, cette vieille cité d’aspect arabe s’est peu à peu « ennoblie » grâce aux demeures élevées aux 16e et 17e s. par les « Indianos » qui avaient fait fortune en Amérique.

Nous nous baladons dans les ruelles de la ville fortifiée jusqu’à la plaza Mayor, carrefour de l’animation et des réjouissances.

L’église Santa Maria sert de panthéon aux célébrités de Trujillo. Dans le coro alto, on peut aussi admirer les deux chaires en pierre d’où les Rois catholiques assistaient aux offices quand ils séjournaient dans la ville.

Guadalupe (Estramadura)

Au cœur de la sierra d’Altamira, Guadalupe se dévoile brusquement au cours de la montée en un tableau inattendu : perché à 650 m d’altitude, hérissé de créneaux et de clochetons, le monastère royal de Santa Maria de Guadalupe détache sa masse imposante sur les montagnes environnantes. Dans le village, les maisons aux tuiles brunes, aux toits plongeants et aux balcons verdoyants se pressent le long de ruelles étroites convergeant toutes vers le monastère.

Bien que le monastère ait été pillé au début du XIXe siècle, il conserve son cloître de style mudéjar, son réfectoire. Il renferme de somptueux présents offerts par des rois, aristocrates et riches pèlerins. Une belle collection de toiles sur la vie de saint Jérôme et des prieurs du monastère, peintes par Zurbarán, est accrochée dans la sacristie.

Si on veut découvrir l’âme espagnole, la Castille-León est une destination parfaite. Vastes plaines, spectaculaires pics montagneux et pittoresques bourgades médiévales, nous sommes bien loin des clichés habituels.

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