Notre route continue, nous allons à présent passer quatre jours à Séville et quatre jours à Cordoue pour redécouvrir ces deux villes que nous avions beaucoup appréciées lors de notre premier séjour en Andalousie en 2006.
Capitale de l’Andalousie, Séville a su perpétuer toutes ses traditions sans pour autant tourner le dos à la modernité. Son seul nom évoque immédiatement le Guadalquivir, dans lequel elle se mire depuis toujours. Mais depuis notre précédant séjour, des constructions d’une modernité surprenante ont surgit dans le centre historique et des quartiers branchés ont émergé.
Reales Alcazares: La résidence royale, avec ses palais, ses patios, ses salles mudéjares et ses jardins, est tout bonnement une pure merveille. C’est – avec la cathédrale – le monument de Séville à ne rater sous aucun prétexte.
En arrivant par la plaza del Triunfo, on traverse la formidable enceinte par la puerta del León (porte du Lion). Le lion, immortalisé par des azulejos, symbolisait la victoire de la Reconquête et pendant une courte période, cette porte fut effectivement défendue par un vrai lion.
On débouche ensuite sur l’Alcazar Real où, traditionnellement, les rois d’Espagne descendent quand ils sont en visite à Séville.
Le site était déjà connu des Romains. Puis les Maures y construisirent une forteresse et après la Reconquête, les Rois Catholiques s’y réinstallèrent. L’ensemble actuel a été bâti progressivement, chaque souverain y apportant sa touche.
La Cathédrale et la Giralda: Indissociables, elles semblent toutes deux clamer pour l’éternité le triomphe du christianisme. Une proclamation d’autant plus significative que la cathédrale est bâtie sur le site de l’ancienne Grande Mosquée et la Giralda était son minaret.
Emblème de Séville, miraculeusement préservée des ravages des guerres et des séismes, la Giralda avec sa noble et fine structure, patinée par le temps, trône à plus de 98 mètres de hauteur. Depuis 1564, elle est dominée par l’énorme et étonnant Giraldillo. Cette girouette de 4 m de haut est une « statue de la Foi » creuse qui tourne sur elle-même au moindre souffle ! C’est ce qu’on appelle du bronze aérien…!
A l’intérieur de la cathédrale, la majesté des lieux s’impose d’emblée. On pénètre dans une forêt de colonnes si hautes que, malgré leur robustesse, elles semblent élancées.
Dans la Chapelle royale (Capilla Real) se trouvent les tombeaux d’Alphonse X et de sa mère, Béatrice de Souabe et au même endroit, une châsse en argent contient les restes du libérateur de Séville, Ferdinand III.
Dans la cathédrale se trouve aussi le monument funéraire de Christophe Colomb. Le mystère demeure sur le vrai tombeau de Christophe Colomb car la République dominicaine a également le sien et clame que c’est le seul qui existe. On sait qu’il est mort à Valladolid en 1506 et fut une première fois inhumé à Séville puis son tombeau fut transféré à Saint-Domingue. Deux siècles plus tard, il fut rapatrié à Séville, via La Havane.
En 2003, des tests ADN prouvent que les ossements reposant dans la cathédrale de Séville sont bien ceux de Christophe Colomb. Les quatre chevaliers qui soutiennent l’orgueilleux monument représentent les quatre grandes provinces d’Espagne.
Le patio de los Naranjos: Après la sombre splendeur de la cathédrale, il fait bon se balader dans la jolie cour des Orangers, autre vestige de la Grande Mosquée. Les Maures venaient y faire leurs ablutions avant d’aller prier, à l’époque où le califat de Séville était le plus riche d’Espagne. Le lieu est charmant et très propice aux rêveries.
Metropol parasol: Sur la place de la Encarnación se dresse depuis 2011 un étonnant bâtiment entièrement en bois, oeuvre de l’architecte berlinois Jürgen Mayer. Ce bâtiment tout en sinuosités est la plus grande structure en bois du monde.
Le lieu abrite un marché public, des bars et des restaurants installés sous les fameux parasols, une promenade panoramique et un musée mettant en valeur les vestiges archéologiques mis au jour au cours des travaux de construction.
Plaza de Espana: Probablement, l’une des places les plus spectaculaires d’Andalousie. elle en impose avec son gigantesque hémicycle de 200 m de diamètre.
Orientée vers le Gualdaquivir figurant le chemin vers l’Océan Atlantique et les Amériques, ouverte pour accueillir ses anciennes colonies. Les deux longues ailes du palais central abritent une série de bancs et d’ornements symbolisant, par ordre alphabétique, 48 provinces d’Espagne, avec blasons des capitales et fresques historiques.
Le quartier de Santa Cruz, avec ses ruelles pavées et ses patios généreusement fleuris, connaît une effervescence surréaliste les soirs de week-end.
On passe de bars à tapas en bars à vins, on fait connaissance, on baigne dans la bonne humeur d’une Andalousie qui n’aime rien tant que la fête et les rencontres, surtout si une guitare surgit comme par magie. Car Séville, c’est avant tout les Sévillans… et les Sévillanes.
Séville nous a toujours autant fascinés !
Notre dernière étape de quatre jours nous mène à Cordoue, capitale des Émirs et des Califes. Plus tranquille que Séville ou Grenade, cette cité au cachet incontestable conserve les marques de son passé unique : elle fut l’une des capitales d’al-Andalus.
L’emblème de cette splendeur passée étant la Mezquita, la mosquée omeyyade, un chef-d’oeuvre absolu classé à l’Unesco… inoubliable.
C’est une histoire fascinante que nous conte l’architecture de ce monument unique au monde, témoignage vivant des fois musulmane et chrétienne. La mosquée a été érigée sur l’emplacement de l’église wisigothique de San Vicente. Après la Reconquête, elle est dédiée au culte catholique et, au 16e siècle, les chrétiens élèvent une cathédrale gothique à l’intérieur, en plein milieu de ses arcs, incluant l’une dans l’autre et créant ainsi l’un des édifices les plus originaux qui soient au monde.
Dans la Juderia: Ruelles blanches, portes entrouvertes sur des patios fleuris, grilles ouvragées et bars typiques, il est impossible de résister au charme du quartier juif, l’un des plus beaux quartiers médiévaux d’Espagne.
Ne manquez pas la porte d’Almodóvar et la rue Judíos, rue emblématique de ce quartier où nous avons visité la synagogue et la maison de Sefarad.
Sur la rive du Guadalquivir, en bordure de la Judería, se trouve l’Alcazar des rois chrétiens. Il abrita la cour des Rois Catholiques pendant quelques années, puis devint le siège de l’Inquisition.
Dans quelques salles ouvertes au public, on peut voir des mosaïques romaines et découvrir des bains arabes. Belle vue sur la ville depuis les murailles.
Le Pont Romain enjambe le Guadalquivir entre la porte du Pont et la tour de la Calahorra. Il est fermé à la circulation automobile, ce qui rend la balade sur le Guadalquivir des plus plaisantes en particulier lorsque Los Ninos del puente y donnent un petit concert.
Cordoue, ancienne capitale de l’Espagne musulmane, est une cité captivante!