Austère sous le règne Habsbourg, classique sous les Bourbons ou délurée pendant sa « movida », la capitale espagnole n’a eu de cesse d’absorber l’architecture et les tendances de ses époques. Madrid semble avoir aujourd’hui trouvé sa mesure entre un dynamisme retrouvé, un charme provincial aux abords de ses paseos verdoyants, une identité culturelle forte et un caractère festif bien affirmé.
Portée par un appétit de vivre bridé par 38 ans de dictature, Madrid rattrape frénétiquement le temps perdu. Les Madrilènes, surnommés los Gatos, en sont l’expression joyeuse et sonore.
Des “chats” qui aiment à arpenter dans d’interminables boucles les ruelles sinueuses reliant la fourmillante Plaza de la Puerta del Sol, la magistrale Plaza Mayor, la romantique Plaza Santa Ana ou la monumentale Gran Vía.
Des “chats”, aussi, qui ne dorment jamais la nuit… Il suffit de pousser la porte d’un des innombrables bars à tapas pour le constater. Le slogan hérité de la Movida, renouveau culturel né dans les années 1980, “Madrid me mata” (“Madrid me tue”) prend tout son sens. Le rythme nocturne de Madrid, cette marée humaine (la marcha) qui bat le pavé et déboule de toutes parts à l’heure des vêpres, vous emportent à coup sûr.