
Samarcande fut tour à tour conquise par Alexandre le Grand, les Sassanides, les Arabo-musulmans et les Mongols. Mais c’est Tamerlan qui en fit, à partir de 1369, la splendide capitale aujourd’hui classée au patrimoine mondiale de l’Unesco.
Né et élevé non loin de Samarcande, Tamerlan aura à cœur de lui redonner le lustre de son passé et de l’élever vers de nouveaux sommets.



Armé des cohortes d’architectes, ingénieurs, artisans qu’il récupère durant ses campagnes, Tamerlan met en œuvre les grands chantiers qui vont donner à la ville le caractère qui sera le sien jusqu’à aujourd’hui, et qui symbolise la renaissance timouride.


Son petit-fils, Uluğ Beg, aura une part importante dans cette entreprise. Parmi les joyaux de la ville, la mosquée Bibi Khanum, la place du Registan et ses madrasas, le Gur-e Mir, tombeau de Tamerlan, ou encore l’observatoire d’Uluğ Beg témoignent de l’attachement des Timourides à la religion et aux savoirs, et de l’importance de la figure du fondateur de la dynastie.





Cité légendaire de la Route de la Soie, vieille de près de 3000 ans, Samarcande fut l’une des plus célèbres et plus puissantes villes du Monde ainsi qu’un opulent carrefour entre l’Orient et la Méditerranée. Elle abrite toujours les majestueux et imposants monuments hérités du règne de Tamerlan.
Le Registan
Le Registan, la « place de sable », est le cœur battant de Samarcande. C’ est l’un des plus majestueux ensembles d’Asie centrale et de l’Islam.

La place du Reghistan regroupe trois medersas (écoles religieuses) majestueuses : la Médersa Ulugh Beg (du nom d’un célèbre astronome également petit-fils du souverain Tamerlan), la Médersa Cher-Dor, symbole national de l’Ouzbékistan et la Médersa Tilla Kari, qui fut longtemps la mosquée principale de Samarcande.






Nous avons pris le temps de découvrir l’intérieur de chacune des trois medersas de la place.
La medersa Chir Dor
Cette médersa est placée sur la place du Reghistan, face à la medersa Ulug Beg. Son portail est décoré de tigres dorés. Cher-Dor, « qui porte des tigres« , est singulière puisque son pishtak arbore des êtres vivants (tigres et biches), ce qui en principe est interdit dans l’art islamique.






La medersa Tilla Kari
Elle s’impose majestueusement comme la pièce centrale de la grande place. Vous ne pouvez pas manquer ce monument splendidement décoré aussi bien à l’extérieur au qu’à l’intérieur.

Dès l’entrée dans la mosquée, nous avons été émerveillés par son architecture intérieure somptueusement ornée de bleu nuit et de feuilles d’or et éblouis par son plafond en trompe-l’œil.

Bien qu’il soit plat, il donne l’illusion d’une coupole en relief grâce à des structures en nid d’abeille surmontées d’un motif botanique en cercles concentriques. Nous sommes restés de longues minutes captivés par la richesse et la finesse de ce décor.





Côté cour, nous avons lentement foulé le sol pavé de marbre, tout en scrutant les passants et les hudjras qui servent de logements aux étudiants de la madrasa.


La médersa Ulugh Beg

La medersa d’Oulough Beg (XVe siècle), du nom de l’un des petits-fils fils de Tamerlan, astronome, mathématicien et musicien, est la plus ancienne des trois medersas.
Oulough Beg est connu dans le monde entier non seulement comme le représentant de la dynastie des Timourides, mais aussi comme un grand savant et astronome. La décoration du fronton, par ses étoiles, rappelle la préoccupation majeure de son commanditaire; la référence à Allah n’est bien sûr pas oubliée pour autant.





La médersa Ulugh Beg est un exemple classique des établissements d’enseignement supérieur de l’Orient musulman.



Un petit musée est installe dans la medersa, il nous rappel la fonction scientifique du lieu et on y voit Ulugh Beg entouré de ses astronomes.










Le Registan by night
D’habitude, la place est noire de monde la nuit, mais avec la lente reprise du tourisme, l’absence des Chinois et la guerre déclenchée par Poutine en Ukraine, il faut bien le dire, les touristes sont encore rares cette année en Ouzbékistan… Tant mieux pour nous !

Du coup, nous nous sentons terriblement privilégiés d’assister à un tel spectacle sans avoir à subir un effet de masse derrrière nous. Au contraire, nous pouvons à loisir admirer le spectacle et faire quelques photos-souvenirs de cet instant magique et féérique.







Les façades des madrasas se parent alternativement de bleu, de rose, de vert ou de rouge, faisant apparaître la richesse de leurs ornements. Magnifique!
Gour Emir, le Mausolée de Tamerlan
Gour-Émir (“tombeau de l’émir”) est le sépulcre des Témourides, lieu d’inhumation d’Amir Timour, de ses deux fils, ses deux petits-fils, du grand astronome Ulughbek et du maître spirituel de Tamerlan Mir Saïd Baraka.

Les premières choses qui marquent les esprits lorsque vous arrivez au Gour Emir sont le dôme azur cannelé et le splendide portail typique. Le mausolée est grandiose, comme toutes les autres réalisations de Tamerlan.


L’intérieur du Gour Emir est encore plus beau. Des parois en onyx, ainsi que des inscriptions coraniques or et bleu ornent la salle. La magnifique coupole est décorée de motifs géométriques d’or sur un fond bleu.





C’est dans la chambre principale du mausolée que nous découvrons les pierres tombales. Comme dans les autres mausolées musulmans, celles-ci font juste office de marqueurs; les véritables cryptes se situent dans une pièce en dessous.



En 1941, la crypte de Gour-Émir fut ouverte. L’expertise confirma que les corps embaumés des représentants de la dynastie des Timourides reposaient effectivement dans le mausolée: Tamerlan, ses fils et petits-fils.





La mosquée Bibi Khanum
L’immense coupole bleue de Bibi Khanum surgissant derrière la foule compacte et bigarrée se rendant au marché est l’une des premières images que nous avons eu de Samarcande.



C’est en 1399, à son retour de sa campagne en Inde que Tamerlan décida de l’édification de la mosquée Masjid-i-Jami, connue aujourd’hui sous le nom de Bibi Khanum, fille de l’empereur de Chine et femme préférée de Tamerlan.







Plus de 40 années de travaux ont été nécessaires pour redonner à la mosquée ses formes originelles. Les architectes ont dû faire appel à des techniques modernes pour la reconstruction afin que la structure puisse résister aux nombreux tremblements de terre de la région. Aujourd’hui, la mosquée Bibi Khanum se dresse fièrement en plein centre de Samarkand dans toute sa splendeur d’antan.

La Bazar Siab
Juste à coté de la mosquée Bibi Khanum se trouve le bazar Siab. Ce marché oriental est un endroit spécial, on peut y sentir l’atmosphère vivante de la ville ancienne.

L’entrée principale se présente sous la forme d’un arc à trois branches ornées de mosaïque bleue. Evidemment les allées commerciales sont situées sous des tentes qui protègent le bazar d’un soleil brûlant en été et du vent et de la pluie en hiver.




Le Bazar Siab est le marché des kolkhoziens (ouvriers agricoles) ; on y trouve principalement des légumes et des fruits cultivés en Ouzbékistan, ainsi que des produits artisanaux locaux.






Une attention particulière est accordée aux pains, car le pain de Samarcande est un incontournable de la table ouzbèke.

Depuis des siècles déjà, le pain de Samarcande a fait sa renommée à travers le pays car le il a la particularité de rester tendre très longtemps. Les locaux disent même que le pain peut se conserver trois ans !




Vous pouvez voir plus de 17 sortes de pain au marché Siab.
L’observatoire d’Ulugh Beg
Redécouvertes après des siècles d’oubli, enfouis sous la terre, les ruines de l’observatoire d’Oulough Beg sont de nouveau accessibles à tous voyageurs de passage dans la ville de Samarcande.


Aujourd’hui, il ne reste plus de l’observatoire qu’ un arc de 11 mètres qui constituait la partie inférieure du sextant, dont les bordures sont recouvertes de marbre et graduées en degrés et minutes.










Les recherches de l’école astronomique d’Oulough Beg influencèrent fortement le développement des sciences exactes dans le monde!
La Nécropole Сhakhi Zinda


La nécropole Shakhi-Zinda est le plus imposant et pittoresque chef-d’oeuvre parmi les monuments d’architecture de Samarcand médiéval, la rue-cimetière, comme l’appelle la population locale, se trouve non loin de la mosquée Bibi-Khanoum sur la pente d’Afrassyab.
La nécropole Shah-i-Zinda, « du Roi Vivant« , est un lieu de pèlerinage empreint de beauté et de spiritualité. Ce site remarquable se compose d’une succession de 550 mausolées ornés de carreaux émaillés turquoise, de motifs géométriques et d’inscriptions. Ils associent des techniques turques, arabes et iraniennes. La nécropole renferme certaines des plus belles céramiques du monde.




L’ensemble Shakhi-Zinda était un grand centre spirituel et de culte religieux. D’ailleurs, se rendre sur les lieux était considéré comme un pèlerinage à La Mecque.




Chakhi Zinda est le lieu de sépulture des personnes royales et des nobles. Le complexe est devenu un important centre de pèlerinage que le peuple vénère comme étant sacré.













La nécropole avec de hauts portails décorés de maïolique et aux voûtes en pierre avec de beaux dessins représentent une valeur historique particulière et, c’est pourquoi, elle occupe une place justifiée non seulement parmi les curiosités de Samarkand, mais aussi dans la Liste du Patrimoine Universel de l’UNESCO.
Le mausolée de Khodja Daniyar


Posé au bord de la falaise d’Afrosyab donnant sur la rivière Syab, le long mausolée est resté très longtemps à l’abandon. Le « mausolée du prophète Daniel » est le seul lieu de Samarkand qui attire et rassemble des pèlerins issus des trois confessions monothéistes : musulmane, chrétienne et juive.

C’est Tamerlan, qui rapporta les ossements du saint de sa campagne en Asie Mineure. La tombe mesure pas moins de 18 m de longueur ! On raconte que les ossements du saint continuent de grandir de quelques centimètres chaque année… !!!

Cité légendaire de la Route de la soie, Samarcande nous a charmés! La ville timouride est un univers à part où les imposants monuments hérités du règne de Tamerlan nous ont plongés dans une autre époque.












Mais Samarcande s’est aussi tournée vers l’avenir, entreprenant de vaste travaux urbains destinés à mettre en valeur les monuments et à favoriser l’essor du tourisme. Attention à ne pas détruire les vieux quartiers et les boulevards soviétiques!
