Toprak Kala, le trésor de l’ancien Khorezm

Partis de Khiva de bonne heure, avec Komil et notre chauffeur, nous commençons la journée avec la traversée du mythique fleuve Amou-Daria. Un très long pont enjambe l’Amou Daria , gardé à chaque extrémité par des policiers. Le long du fleuve les vaches sont nombreuses. La route est très mauvaise. On cahote dans les nids de poules. Aucun panneau indicateur ne guide le chauffeur qui heureusement connait la route par cœur.

On ouvre grand les yeux et on apprécie les paysages. Nous entrons dans le Karakalpakstan, une république souveraine au sein de la république d’Ouzbékistan et commençons la traversée d’un désert rouge, bordé de champs où sont cultivés le coton, le riz et le blé. Le Khorezm, bien pourvu en eau est une région rizicole. Le riz est la base du plat national, le plov. Le coton « or blanc » est semé en mai récolté en septembre. Nous ne le verrons pas.

Puis les kalas, destination du jour, apparaissent à l’horizon. Kyzil Kala, Ayaz Kala et Toprak Kala, ancienne capitale du Khorezm, sont des forteresses en terre cuite construites aux alentours du Ier siècle avant J.C. et désertées plus ou moins au VIIe siècle de notre ère.

Si elles semblent encore préservées, c’est parce qu’elles ont été protégées par la terre qui les recouvrait jusqu’à leur découverte en 1938. Mais il faut vite profiter de pouvoir les voir si bien, car le tourisme et la pluie les dégradent rapidement.

La forteresse de Toprak Kala domine la plaine de l’Amou Daria perchée sur sa colline. A l’époque l’Amou Daria  avait son lit proche de la colline, mais le fleuve surnommé « fleuve fou ou fleuve enragé », changeait souvent de lit.. Toppraz-Kala ou la « ville de la terre » est l’un des monuments les plus précieux et les plus majestueux de l’ancien Khorezm. Le monument fut découvert en 1938 par le célèbre archéologue et historien Sergei Pavlovich Tolstov.

Ce magnifique château servait de résidence aux rois de Khorezm aux IIe et IIIe siècles de notre ère. Plus de 2,5 mille personnes vivaient dans la ville et la moitié d’entre elles travaillaient dans la résidence du palais.

Ce sont des lieux absolument fascinants, gigantesques, où il est encore possible de bien comprendre comment était structurée la cité. Komil nous a fourni de riches informations sur l’histoire et le fonctionnement de ces belles kalas.

Pour le déjeuner, il nous emmène dans une yourte en plein désert. Nous sommes assis sur des tapis et quelques coussins, donc réservé aux personnes jeunes et souples (comme nous!) car on ne sait où mettre ses jambes! Comme pour tout repas ouzbek, tous les mets sont posés sur la table et chacun se sert. Crudités, soupe, pot au feu, fruits, gâteaux, beignets, fruits secs…Le tout est toujours accompagné de thé. C’est très bon!

Sur la route du retour, nous croisons un berger et son troupeau. Il emmène ses bêtes se désaltérer et se laver dans la rivière avant la tonte. Parmi ses bêtes, Komil aperçoit les fameux moutons Karakul, une race très ancienne.

Le mouton Karakul est originaire de l’Ouzbékistan, où la végétation est désertique et l’eau rare, c’est pourquoi il possède une réserve de graisse localisée… dans la queue !

Les agneaux sont élevés pour leur laine, résistante et considérée comme luxueuse : l’Astrakan. Une soyeuse toison noire et bouclée que l’on retrouve sur de luxueux manteaux et autres chapkas.


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.